La psychagogie est un concept ancien et riche, dont la signification a évolué au fil du temps. Initialement présente dans la Grèce antique, elle désignait une cérémonie religieuse visant à invoquer et apaiser les âmes des morts. Cette pratique consistait à les appeler trois fois par leur nom dans un but d'apaisement ou d'évocation magique.
Avec le temps, le terme a acquis des sens plus proches de la guidance et de la direction de l'esprit. En médecine et psychologie, la psychagogie fait référence à l'ensemble des méthodes visant la direction de l'esprit, incluant l'éducation de la volonté, la suggestion ou même la psychanalyse. Platon, dans le Phèdre, aurait exploré l'idée que la véritable rhétorique est une psychagogie, fondamentalement basée sur la connaissance de l'âme. Le mot lui-même dérive du grec ancien "psukhagôgia", de "psukhê" (âme) et "agôgos" (qui conduit), signifiant littéralement "guidance de l'âme".
Aujourd'hui, bien que le terme "psychagogie" soit moins courant que par le passé (son usage a décliné dans les années 1970 et 1980), le concept perdure à travers diverses modalités modernes telles que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), le coaching de vie ou le conseil pastoral. La psychagogie peut être comprise comme un accompagnement de l'individu vers sa plénitude, au cœur de ce qu'il valorise dans sa vie intérieure, son âme ou sa psyché. Elle est reconnue comme l'un des antécédents et des composantes de la psychologie moderne, reflétant une longue histoire d'efforts pour guider les individus vers une meilleure connaissance et un épanouissement de soi.
L'histoire du concept de l'âme, ou de la psyché, est un voyage fascinant à travers les époques et les civilisations. Deux grandes traditions de pensée, la branche grecque et la branche juive, ont façonné notre compréhension de ce qu'est l'être intérieur, avant que ces deux courants ne convergent.
Dans la tradition grecque, le concept de l'âme a connu de multiples interprétations :
Parallèlement, la tradition juive a également exploré la nature de l'âme.
Ces deux branches de pensée ont convergé chez Augustin, dont la pensée a profondément influencé le christianisme occidental, combinant les notions philosophiques grecques avec la théologie juive. Plus tard, Locke et Descartes ont marqué une rupture significative en tendant à éliminer l'âme, la remplaçant par le concept d'esprit ou de mens, qui renvoie à la conscience et à la pensée rationnelle. Cette évolution a posé les bases de la psychologie moderne.
Notre démarche s'inscrit dans une tradition millénaire de psychagogie, l'art de guider l'âme, tout en l'enrichissant d'une perspective contemporaine. Nous puisons aux sources vives de la philosophie antique pour éclairer la complexité de l'être humain, notamment à travers les figures emblématiques de Lucrèce et de Plotin. De Lucrèce, nous retenons une vision matérialiste et une attention particulière aux sensations et aux mouvements naturels qui animent l'individu. De Plotin, nous héritons la quête d'une élévation intérieure, d'un dépassement de soi vers une unité profonde.
Cependant, notre approche ne se limite pas à ces héritages. Nous avons observé que ces philosophies, si profondes soient-elles, laissaient parfois en suspens la question d'une conscience morale ou éthique intrinsèque, au-delà de la simple conformité aux lois de la nature ou de l'aspiration à l'Un. C'est ici que la psychanalyse entre en jeu, non pas pour supplanter, mais pour compléter et enrichir ce cadre ancien. Nous y trouvons la dimension du rector, une instance qui nous pousse à l'introspection éthique, à la confrontation avec nos valeurs et à la régulation de nos actions, un aspect moins explicitement développé dans les systèmes antiques.
Ainsi, notre modèle de l'âme se décline en quatre dimensions fondamentales :
En explorant ces quatre dimensions, notre test et notre accompagnement vous proposent une cartographie unique de votre ipséité, vous permettant de mieux comprendre les forces qui vous animent et les voies qui s'offrent à votre développement personnel.